Maladie

Maladie de Lyme et alimentation

Lyme, une histoire de bactérie, de système immunitaire déficient ou de mode de vie?

Si vous avez entendu parler de la maladie de Lyme simplement comme d’une maladie infectieuse transmise par les tiques, alors vous ne connaissez peut-être qu’un des aspects de cette maladie. Oui une bactérie est bien en cause mais la maladie semble se développer en parallèle d’un système immunitaire déficient. Or cet aspect semble primordial à prendre en compte pour soigner 80% des patients atteints. Car seulement 20% guérissent par les seuls traitements antibiotiques protocolaires. Cette maladie se développe bien souvent sur un organisme globalement affaibli. Elle met en évidence un lien étroit entre système immunitaire, système nerveux, et système digestif.

Lyme, une maladie de civilisation?

On la qualifie de plus en plus de maladie de civilisation tant le stress et l’alimentation jouent un rôle primordial dans son développement. Oui l’alimentation et l’hygiène de vie semblent bien jouer un grand role pour espérer rétablir cet état général dégradé, qui favorise la bactérie de Lyme comme toute autre maladie d’ailleurs.

Comment la maladie de Lyme se transmet-elle?

On sait aujourd’hui que cette maladie se transmet à l’homme par un vecteur animal: la tique principalement. Certains pensent que d’autres voies de transmission sont également possibles (transmission fétale, sanguine, sexuelle, etc…) La piqûre d’une tique peut injecter dans notre organisme une foultitude de bactéries et autres pathogènes. Elle les a récupéré dans le sang de ses hôtes précédents, qu’ils soient rongeurs, oiseaux, lézards, cervidés ou animaux domestiques. Tous ces pathogènes peuvent évidemment être responsables de nombreuses maladies. Parmi eux se trouve la bactérie Borrélia, à laquelle on impute la responsabilité de la maladie de Lyme. A titre préventif, lorsqu’une personne a bien repéré la piqûre d’une tique, l’a retiré et constate une rougeur caractéristique que l’on appelle un érythème migrant, un traitement antibiotique doit désormais lui être systématiquement administré en vue d’enrayer la prolifération de la bactérie dans son organisme.

Pourquoi la maladie de Lyme est-elle parfois difficile à diagnostiquer?

  • parce qu’on y pense pas systématiquement

Tout d’abord, la piqûre de tique passe souvent inaperçue et l’érythème migrant caractéristique n’est pas systématique. Ses conséquences peuvent être tardives: plusieurs mois voire plusieurs années après. On parle alors de maladie de Lyme tardive. Les malades présentent un ensemble de symptômes parfois très invalidants variant fortement d’une personne à l’autre. Les symptômes les plus courants sont la fatigue, les douleurs musculaires et articulaires, les troubles de la mémoire et de la concentration, les troubles de la vue, les troubles de l’humeur, les variations de poids. Il peut y avoir aussi des paralysies en particulier faciales, des tachycardies, et bien d’autres symptômes. Les malades peuvent rester longtemps dans une errance diagnostique ou faire l’objet d’erreurs de diagnostic. En effet, leurs symptômes peuvent faire penser à bien d’autres maladies comme la sclérose en plaque, la fibromyalgie, ou la dépression.

  • parce que les tests dont on dispose ne sont pas fiables à 100%

La démarche diagnostique s’appuie sur des tests dont la fiabilité n’est pas certaine. Les avis divergent  à ce sujet mais certains estiment que leur fiabilité ne dépasserait pas 50%. De nombreux malades en grande souffrance pourraient donc se voir privés des traitements adéquats faute d’être correctement diagnostiqués.

Pourquoi la maladie de Lyme fait-elle controverse au sein des instances médicales?

Le corps médical reste profondément divisé. La plupart des infectiologues affirment que la maladie se soigne facilement avec une antibiothérapie courte. D’autres praticiens, estimant que la bactérie est presque impossible à éradiquer, plébiscitent des antibiothérapies de plusieurs mois voire plusieurs années. Un gros pourcentage de malades ne voient que peu d’amélioration à l’issue du traitement court préconisé (28 jours) et réaffirmé par les dernières recommandations officielles. Pourtant, l’existence d’une chronicité fait débat chez les experts français alors qu’elle est admise dans d’autres pays. Pour ne froisser personne, la Haute Autorité de Santé (HAS) a abouti à la reconnaissance officielle d’un SPPT (Syndrome Persistant Polymorphe après une possible Piqûre de Tique). Elle reconnait ainsi qu’il peut subsister des symptômes longtemps après le traitement sans en affirmer la chronicité. Mais cette position est encore contestée par de nombreuses sociétés savantes et pourrait évoluer.

L’incompréhension des malades est à son comble.

Du coté des malades, l’annonce récente de ces nouvelles recommandations officielles, loin de calmer les choses ne fait pas non plus consensus. Les infectiologues ont obtenu de justesse le maintien du test ELISA tant critiqué. Les malades craignent donc d’être abandonnés par la médecine faute d’être diagnostiqués. Leurs associations entament des procédures judiciaires pour essayer de faire bouger les lignes. Peu de maladies suscitent autant de désaccord chez les professionnels de la santé et autant de révolte et de désespoir chez leurs malades. Les suicides sont d’ailleurs une réalité.

Pourquoi tant de désaccord et d’incompréhension?

Tous ces symptômes sont-ils liés seulement au développement de cette bactérie? Les choses sont peut-être plus complexes. Il s’agit tout d’abord d’un ensemble de pathogènes transmis par la tique et non d’une seule bactérie. On parle de co-infections. Parallèlement au développement de ces bactéries et virus, on constate chez les malades une défaillance du système immunitaire et une importante charge toxique de l’organisme. Les pathogènes seraient-ils tout simplement des opportunistes qui profitent d’une dégradation de l’état de santé global de la personne? Cela expliquerait bien des choses. On comprendrait mieux alors pourquoi très souvent les traitements antibiotiques ne suffisent pas à enrayer les symptômes. Cela expliquerait à contrario pourquoi de nombreuses personnes peuvent être porteuses asymptomatiques. On comprendrait aussi qu’il faille souvent plusieurs mois avant d’entrevoir une amélioration.

Pourquoi évoquer la piste du microbiote intestinal?

Le virus de l’herpès reste muet dans l’organisme jusqu’au moment où un stress, ou une fatigue particulière lui permet de se réveiller. De même, la bactérie de Lyme parait profiter d’un affaiblissement de l’organisme pour se développer. Et celui-ci pourrait être relié à un déséquilibre ou à un appauvrissement du microbiote intestinal. Cela expliquerait l’ampleur croissante de cette maladie, en corrélation parfaite avec l’augmentation des maladies chroniques, elle même en lien avec une dégradation de plus en plus conséquente de nos microbiotes intestinaux, due à l’évolution de nos modes de vie. Cela expliquerait aussi que les symptômes puissent perdurer au delà du traitement antibiotique. On comprendrait aussi pourquoi un régime alimentaire peut contribuer à en réduire l’intensité.

Or les traitements actuels sont très agressifs pour le microbiote.

Les traitements antibiotiques sont reconnus pour leur agressivité sur le microbiote intestinal. Utilisés contre Lyme, ils jugulent certes la poussée bactérienne mais au détriment du microbiote. Cela pourrait peut-être expliquer l’augmentation des symptômes de grosses douleurs et de grande fatigue constatée parfois à l’issue du traitement. En effet, le traitement le plus prescrit à l’heure actuelle contre Lyme s’avère être justement l’ennemi du microbiote intestinal. C’est un antibiotique d’une famille très agressive pour le microbiote, le Ceftriaxone que l’on trouve aussi sous le nom de Rocéphine. Cet antibiotique est impliqué dans les infections à Clostridium Difficile, une bactérie intestinale redoutable. Le meilleur traitement contre CD consiste d’ailleurs justement à une transplantation de microbiote à partir d’un porteur sain. Malheureusement peut-on vraiment envisager de se soigner sans avoir recours aux antibiotiques?

Cause ou conséquence?

En médecine, il est souvent difficile de distinguer la cause et la conséquence. Dans le cas de la maladie de Lyme, on peut raisonnablement s’interroger également, l’affaiblissement de l’organisme, de son système immunitaire, de son système de détoxification est-il la cause du développement de la maladie ou la conséquence? Il se peut aussi que la bactérie de Lyme agisse en affaiblissant le système immunitaire, en produisant des toxines qui saturent les capacités naturelles de détoxification de l’organisme et en entretenant ainsi une sorte de cercle vicieux. La question de savoir quelle est la cause et quelle est la conséquence est loin d’être tranchée. Il se peut aussi que l’un entretienne l’autre et inversement. C’est pourquoi les malades réclament que des recherches soient effectuées sur cette maladie qui ne leur parait pas aussi simple que cela.

Comment prendre soin de son microbiote ?

Si l’on admet que l’affaiblissement du microbiote intestinal interagit d’une certaine manière sur la maladie de Lyme tout comme bien d’autres maladies chroniques d’ailleurs, alors demandons nous comment agir pour tenter de le restaurer. La liste des facteurs qui peuvent contribuer à détériorer notre microbiote intestinal est longue. On peut citer les médicaments chimiques avec bien-sur en premier lieu les antibiotiques. Mais on citera aussi les anti-inflammatoires, les anti-dépresseurs, et les anti-acides, et plus généralement tous les médicaments chimiques.  Mieux vaut donc les remplacer quand c’est possible par des médicaments naturels à base de plantes. Citons enfin le stress, et notre alimentation moderne. On pourra bien sûr essayer d’agir à chaque niveau quand c’est possible et en premier lieu sur l’alimentation.

Comment réformer son alimentation pour soigner son système digestif et son microbiote?

Notre alimentation moderne contient trop d’aliments transformés, contenant des additifs aux conséquences redoutables et sous-estimées. Elle contient aussi une quantité de sucre bien trop importante, très préjudiciable également. Enfin la part trop réduite des aliments végétaux bruts ne permet pas une bonne régénération naturelle du microbiote. Il faut donc inverser ces proportions.  Revenir à une alimentation santé plus favorable au microbiote intestinal et à notre état de santé global.

Pourquoi réformer son alimentation aide à soigner la maladie de Lyme?

Comme la bactérie de Lyme se développe par un affaiblissement du système immunitaire, le traitement antibiotique seul peut ne pas suffire. Pour juguler la maladie, il faut à la fois réduire l’inflammation et la charge toxique et rétablir le système immunitaire. Pour cela, il est nécessaire d’améliorer les fonctions digestives, de régénérer le microbiote, de restaurer la paroi intestinale et de soutenir le foie. C’est pourquoi les malades ont intérêt à adopter une alimentation de qualité, à base de produits bruts riches en nutriments, hypo-toxique, peu inflammatoire, et faible en sucre, à la fois favorable à leur organisme et à leur microbiote. Cette alimentation agit globalement sur leur état de santé et pas seulement sur Lyme. Cela permettra également de contenir d’éventuelles récidives liées à la persistance des bactéries (bactéries enkystées ou protégées par des biofilms).

Pour plus de détail sur ce régime santé: c’est ICI